Une cyclosportive "Le défi des Vals"
Trois vélocouchistes se sont engagés sur le parcours de 107,5 kilomètres avec une D+ de 1731 m
Bruno C : en 3:37:51 - 82ème
Laurent R : en 3:39:59 - 84ème
Marc L : en 4:17:22 - 147ème (avec des soucis mécaniques ! )
Le compte rendu de Bruno C
Tout a commencé par une route déserte qu'un matin tiède éclairait d'une lueur tendre. 15km plus tard j’étais à la remise des dossards ou je rejoignis Bruno et Laurent. Jusque-là, tout allait bien.
Léger flash-back : la veille constatant que mon pneu avant est en bout de course je décide, flemmard, de ne surtout pas le changer. Après tout ce pneu a roulé
parfaitement lors des championnats du monde, en outre il est pourvu d'une chambre a air extra-light. Qu'est-ce qui pourrait arriver de fâcheux sur les routes bosselées du nord Isère ? Qui plus
est, je me suis aperçu que ma poudre bio saveur mandarine est périmée depuis 6 ans : pas grave je roulerai à l'eau claire, pour 100km c'est suffisant me dis-je alors.
Départ prudent parmi les 200 coureur-euse-s, puis surgit le premier raidard. Pente irrégulière et passages dans les 15%. Nos 3 VC s'en tirent pas mal, nous restons
groupes, laissant derrière nous pas mal de VD déjà mal en point. Seul bémol : mon pneu avant patine dans les plus forts pourcentages. Un avant-goût du futur proche ! Nous restons dans un gros
peloton sur des routes que la Viperine emprunte, même si Laurent a des velléités de partir devant car il n’aime pas freiner semble-t-il. Une ligne droite puis ça remonte au passage sous la ligne
SNCF et enfin le mur de Blandin apparaît, bouchant l'horizon. Bruno se place devant, Laurent au centre et moi derrière. Notre peloton d'une trentaine s’étire tandis que les dérailleurs claquent
et que l'ultime pignon des K7 entre en action. Cette cote est une horreur d'environ 2km a 13% de moyenne. Je double un paquet de VD, mais j'effectue le double de distance en raison du patinage
intempestif de ma roue avant sur la chaussée inégale. C'est difficile de se frayer un passage, entre les VD qui louvoient, tout en gardant l’équilibre sur les 3m de large du bitume. Je tiens 1km
ainsi puis je tombe dans l'herbe à ma gauche. Mer!%££"de! Mais maintenant il faut repartir. Je me place en biais pour atténuer la pente et je tente un démarrage : échec !
Je dégage la route car un long groupe de VD surgit et ...j’attends qu'ils passent pour ne pas les gêner. J'ai l'impression que ça dure des plombes. Enfin, en tout
pas loin de 10min après ma sortie de route je grimpe enfin à nouveau. La pente ne s'est pas adoucie pour autant et je suis en péril à plusieurs reprises avant que des spectateurs ne m'annoncent
qu'il ne reste que 100m. Gros soulagement lorsque je bascule après avoir double plusieurs VD a pied. Il reste 80km et la chaleur est montée d'un cran. Dans la descente je rate un virage et finis
dans l'herbe fraîche. Encore 2min de perdues ! Ensuite les routes sont beaucoup plus favorables et de bonnes sensations sont au rendez-vous. Laurent et Bruno sont loin devant, vais-je pouvoir les
rattraper ? Suspense insoutenable car se présente la cote de Belmont avec ses passages a 15%. Et devinez quoi ? Je patine ! Ça devient frustrant de ne pas pouvoir envoyer les watts tout en
gaspillant beaucoup d’énergie. Je snobe le ravitaillement pour filer sur le parcours qui devient plus roulant. Dans une belle descente dans laquelle je laisse sur place des poignées de VD, je
heurte un caillou. Ouf ! Le comportement du vélo reste sain alors que je roule a 60. En fait non, dans une courbe 30sec plus tard, l'avant flotte, je freine fort et m'immobilise dans le talus.
Crevé ! Quelques jurons bien sentis plus tard, je m’installe dans la cour d'une maison accueilli par 2 charmantes dames, compatissantes, et leur chien, indifférent, pour réparer. Oh le beau pneu
dont on voit la trame a de multiples endroits, parfait pour réaliser un abat-jour du meilleur goût, mais pour rouler encore 50km ? J’hésite à attendre la voiture balai tandis que le ronronnement
lancinant de roues libres de VD qui filent devant moi affaiblit ma volonté. La sueur coule à flot sur mon corps et se mêle à mes chaudes larmes tandis que les sanglots étouffent ma voix
implorante. Haha ! mais pour qui me prenez-vous ? Capituler moi, jamais ! Plutôt crever, si je puis dire ! La roue avant du ST est assez récalcitrante a démonter/remonter donc en tout mon arrêt
aura duré facilement 20min ! Je salue mes 2 hôtesses et m’élance prudemment vers la suite du programme. Plus vraiment de grosses pentes en vue mais un parcours vallonne qui reste exigeant,
surtout qu’il ne fait désormais pas loin de 35C et que l'ombre n'est plus que l'ombre d'elle-même. Plus grand monde sur la route, je double qq VD égares parfois hagards. J'enfile les kms
machinalement sans vraiment de plaisir ni de souffrance. Le parcours et bien flèche et les signaleurs omniprésents sont précieux, encore merci à eux. C'est d'autant plus crucial que la lucidité
m'abandonne peu à peu (certaine dirait que ça fait déjà un bail !) et que je suis assez désoriente. A Chelieu je m'aperçois que je ne reconnais la route qu'en sortie de village alors que c'est un
endroit où je roule souvent.
Qu'a cela ne tienne, l’arrivée est toute proche, j'en veux pour preuve la longue descente vers la Tour du Pin ou j'atteins près de 80km/h. Je suis cuit mais c'est
dans la poche ! Quoi ? Ce signaleur est maboul, il veut que je tourne a ma gauche alors que c'est tout droit ! La cruelle flèche rouge est sans pitié, il me reste une boucle de 15bornes a
effectuer. Et ça commence par une montée qui en temps ordinaire serait facile. Je double un VD a qui je demande si la montée est longue. Il répond laconiquement et désespérément dans un souffle :
''j'en sais rien''. Voilà qui me rassure. J'y vais tranquillement mais comment faire autrement : je suis a bout de force, la chaleur est étouffante, je veux une glace 6 boules a la framboise !
Oui bien sur la fringale, plus de sucre dans mon sang qui semble coaguler comme du boudin dans mes cuisses lasses. Il y a du gras pourtant sur mon abominable ceinture abdominale, mais il faut
croire qu'il ne sert que de ballast. J’écrête la bosse, j'enfile les courbes, les maisons se resserrent, la ville ! Encore qq virages sans plus de relances et je franchis la ligne immortalise par
le téléphone moqueur de Bruno. Lui et Laurent ont l'air bien frais, je suis un ectoplasme. Sur la place surchauffée où se déroule le repas, je tourne en rond, nauséeux. 30min plus tard le ST est
charge dans le ''taxi-vélo-love'': impossible pour moi de parcourir les 20km de grimpette jusqu’à chez moi sans son secours. Une baignade réparatrice au lac et une sieste plus tard je suis prêt a
repartir. Ou presque !
Première épreuve pour EYHARABERRY Jean Marc
Un petit col 10 kilomètres de montée avec dénivelée + 445 en 31 : 37 : 00
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Ce dimanche 25 mai, Yann et moi avons participé à la cyclosportive la vache qui rit.
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Bruno |