La remorque d'Olivier 26

L'envie me titillait depuis un moment de me balader avec mon beau VTX. Seulement, le VTX n'est pas fait pour supporter un porte-bagage, des sacoches, etc. J'en avais parlé à Chris Parker, de ICE Trikes, et il m'avait déconseillé d'utiliser ma Bob-Yack, celle-ci induisant des torsions longitudinales incompatibles avec les cadres de VTX (et de trikes en général).

D'un autre côté, j'aime bien être en autonomie énergétique complète, et j'apprécie le moyeu-dynamo et le e-werk, qui permet de recharger smartphone, frontale et clavier Bluetooth (pour le smartphone)

 

D'où le cahier des charges suivant :

  2 roues de 406 dont une dynamo

  léger

  solide

  étanche à la pluie

J'avais récupéré il y a quelques années des tubes alu qui ressemblent à s'y méprendre à des tubes de montants d'échelle aluminium, donc particulièrement légers et costauds à la fois

 

Je me suis donc lancé dans une conception 3D, avec des assemblages rivetés. Les flancs de la caisse sont en Coroplast, le plancher en contreplaqué 5mm.

Sur le trike, une petite patte avec un  silentbloc diabolo,  fixée sur les attaches de frein à disque...

Une fois la conception terminée, rien de plus facile que de couper les tubes et les cornières alu, découper les goussets et les assembler pour faire le châssis. Matos: une bonne scie, une lime, une perceuse et des rivets pop.
Les panneaux Coroplast sont rectangulaires pour la plupart, avec un rebord coincé entre la face supérieure du châssis et la face inférieure du plancher. Bonne étanchéité donc par en dessous...

Un couvercle en forme de toit à deux pans vient refermer la caisse, comme le couvercle d'une boîte à godasses. Comme les rebords sont assez longs, il permettent de rehausser un peu la caisse si le contenue est trop volumineux. Un simple tendeur l'empêche de s'envoler...
Première version :


Les deux roues sont vissées sur un tube transversal. Ce tube est guidé dans deux rainures verticales, la suspension est réalisée grâce à des bouts de chambre à air de vélo.

Avec ce dispositif, j'ai fait l'aller-retour Buis-Charavines avec un chargement « normal » de cyclo-campeur, soit à peu près 18 kg de tente, therma-rest, duvet, réchaud, popote etc.

A part le fait d'avoir perdu une roue en route (facilement réparé sur le bas-côté), rien à signaler, bon comportement...

 

Seconde version :

Au retour, j'ai amélioré la suspension en remplaçant les chambres à air par des ressorts que j'ai pris sur des serre-nappe, percés (aïe aïe aïe le foret dans l'acier -plus ou moins- à ressort).

Je suis allé essayer la remorque dans le col de Fontaube, à vide cette fois-ci, mais à la descente, alors que je roulais pourtant comme un bon père de famille, j'ai une fois de plus perdu ma roue dynamo. Verdict : la bague filetée qui maintient l'axe de la roue dans le tube de l'essieu s'est arrachée, et nous constatons avec mon vieux camarade Daniel que l'axe de la roue dynamo n'a pas supporté d'être monté en porte-à-faux. Modification de la suspension : cette fois, la roue dynamo est montée dans une fourche horizontale, pivotante au niveau de la base du tube de fourche, et l'autre roue est fixée sur un bras oscillant sur le même axe que la fourche.

 

Re-conception sur mon logiciel 3D, édition des dessins de pièces et réalisation chez Daniel, qui en trois coups de cuillère à pot a fraisé, percé, tourné et ajusté... 

(J'attends d'avoir validé pour couper le tube de fourche...)

 

Un des avantages est que la remorque peut être un peu surbaissée, ce qui améliore sa tenue de route.

 

 

La suspension est réalisée par deux ressorts hélicoïdaux de traction (dénomination fallacieuse, car le fil du ressort travaille en torsion...)

 

La version 1 faisait 7,1kg, la seconde a pris un peu de poids avec la fourche, le bras de suspension et les paliers : 8,2 kg, ce qui reste encore acceptable...

Et voici l'attelage prêt pour de longs voyages...